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Des messages poétiques pour une trique philosophique
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Au fait, je ne vous ai pas raconté comment j’ai fini en béquilles à la sortie du Boom! Je vous en parle dans un instant, mais avant, je voulais vous partager un point essentiel. Il y a encore tellement de choses que j’aurai aimé vous raconter au sujet du Boom, mais je réalise que mon expérience ne pourra jamais faire justice à la vôtre. C’est à vous d’aller le vivre, à vous d’aller vous frotter à ce genre d’événements, même si ça va à l’encontre de vos habitudes et valeurs. Vous aurez toujours des choses à apprendre, au moins sur vous - ce que vous aimez, ce que vous aimez moins, ce que vous jugez - bref, les triturations peu banales d’un mental à scandale. C’est l’essence même de mon art de vivre = le korAkor Je m’expose à tout ce que je peux - idéalement des trucs qui me sortent de ma zone de confort émotionnel, intellectuel et relationnel. Je m’ouvre à la découverte, et je me prends l’expérience de plein fouet, pour encore mieux l’apprécier.
C’est pour ça que j’ai autant voyagé en solo, sans le sou et à sac à dos, à emprunter des sentiers qui se refermaient derrière moi. J’aime avancer vers l’inconnu car on arrive toujours quelque part. C’est d’ailleurs ce que je fais avec la vie. Je n’ai pas vraiment besoin de savoir où je vais - je me laisse porter. L’essentiel est dans ma vibration. Quand je suis ouvert à la vie, quand je lui dis Oui, quand je lui souris, Elle me mène toujours au bon endroit, au bon moment, face aux bons gens Même si je ne suis pas d’accord avec ses choix. Plus je nourris ma foi et ma certitude que la vie se déroule pour moi, pour me permettre d’apprendre ce que j’ai à prendre de mon humanité, Plus j’éprouve de la gratitude pour les petits bonheurs du présent. Élimine le doute, et profite de la route. N’allez pas imaginer que je flottille gaiement sur un tapis rouge coquelicot. La vie me fait aussi de drôle de cadeaux. Comme vous, mon chemin est parsemé d’embuches, de détours pénibles et de prises de têtes. Comme vous, je fais face à mes galères, à mes démons intérieurs, et à mes crises existentielles. Mon corps subit la vie, et c’est mon esprit qui se fortifie, qui se fluidifie, qui se bonifie.
Je suis très souvent passé à côté de la mort - juste assez prêt pour me faire flipper et me rappeler à quel point la vie compte pour moi. C’est peut-être grâce à tous ces coups de chances que je nourris la gratitude et l’Abondance. D’ailleurs, la dernière fois que j’ai failli y laissé de grosses plumes, c’était en sortie du Boom. On a réussi tant bien que mal de s’extirper de notre campement. Il a tout de même fallu 7 gros costauds pour pousser mon camping car et m’aider à sortir de cette pente caillouteuse qui faisait office de parking. C’était 9h du matin, et ces anges aux yeux éclatés rentraient de leur soirée d’extase, complètement nases et pressés de se coucher. Dernière bonne action pour un sommeil de plomb. Demander de l’aide, c’est offrir l’opportunité de donner. Nous avons laissé derrière un sillon de poussière et une fête évolutionnaire. On été pressé de rentrer en France pour retrouver notre fille qu’on avait quitté pour la première fois de notre vie de famille. Perso, je n’aime pas les longs trajets. Je préfère conduire quelques heures puis explorer un coin paumé. J’étais donc pressé mais pas stressé. Petite pause nocturne à Salamanca pour une dernière session d’escalade en salle avant de remonter l’Espagne. Je suis un bon grimpeur, et j’aime me faire peur. J’en profite donc pour faire des voies qui me mettent hors de moi et évacuer des résidus du désert par la sueur de ma voûte plantaire. Si tu n’as jamais grimpé, sache qu’il te faut toujours un partenaire pour t’assurer, sauf quand t’es un grand malade et que tu aimes parier avec la vie (ce qui n’est plus mon cas depuis que je suis papa).
Dans certaines salles, comme dans celle-ci, les parois sont équipées d’un assureur automatique que tu peux utiliser en solo. On grimpe à tour de rôle avec Mamaya et on recharge nos batteries à dépenser tant d’énergie. C’est une super session de grimpe pour moi et je prends un plaisir fou à partager ça avec la femme que j’aime. Je décide de finir en beauté avec une voie très compliquée. Promis, c'est la dernière de la soirée! Après ça, douche fraîche et petit restau pour conclure une semaine parfaite. Je suis ultra concentré sur la voie, et je grimpe les 6m du bout des doigts. Arrivé là haut, je me jette en arrière pour que le descendeur automatique fasse son job. Tout est allé très vite. J’ai sauté et c’est à ce moment là que j’ai réalisé que j’avais oublié de m’attacher. J’ai tout de même essayé (en vain) de rattraper la fine corde en plein vol comme j’ai déjà vu faire dans les films hollywoodiens. J’ai atterri debout, droit sur mes pieds, et ça à fait un tel claquement que toute la salle s’est retournée.
Forcément, c’est le seul mur de toute la salle qui n’a pas de matelas de réception. Je tombe les pieds à plat en plein sur le béton. Avec ce genre de chute, c’est quitte ou double. On peut se fracasser les chevilles, mais aussi se tasser les vertèbres, se percer les poumons, et bref, se faire très très mal. Je m’allonge immédiatement, et à priori tout va bien. J’essaye de me lever mais je retombe directement. Impossible pour moi de poser les pieds au sol. Je rampe jusqu’à un matelas et tente de comprendre ce qui vient tout juste de se passer. Je suis pourtant sûr de m’être équipé. C’est dans ce genre de moment que mon travail spirituel entre en action. Mamaya est dévastée de peurs et de remords. Elle avait bien vu que je ne m’étais pas équipé et m’a pourtant prévenu deux fois alors que je grimpais (promis, je n'ai rien entendu). Elle s’en veut car elle n’aurait jamais dû me laisser grimper - elle aurait dû hurler me dit-elle. Bref, la scène tourne en boucle dans sa tête et moi je souffre le martyr des deux pieds seulement. Action-Réaction. Mamaya file me chercher des béquilles dans une pharmacie et je m’assois, les pieds enveloppés dans de la glace pilée. J’ai vraiment mal, mais je n’autorise pas mon mental à sombrer. Tout finira bien, comme toujours - je suis soutenu par l’univers. Et pour le coup, je crois en effet que l’Univers m’a fait un bouquet de fleurs. Tout airait pu tellement être pire. J’aurai pu tombé de côté ou sur la tête, ça aurait pu être en pleine montagne ou dans un endroit isolé, ou juste avant d’aller au Boom… Bref, je réalise instantanément la chance que j’ai! Je suis donc pris d’une vague de gratitude - merci la vie. Bon, j’avoue, s’il me restait des bons points Karma, j’ai dû tous les griller pour cette chute. Me voici donc assis sur une chaise, incapable de bouger le pied gauche ou de me redresser. Par miracle, la pied droit ne me fait pas si mal - bonne nouvelle, je pourrais au moins faire du cloche pied. Les gérants de la salle sont un peu inquiets et chacun vient prendre le temps de me raconter leur plus grosse chute. Au pire, c’est quelques mois dans le plâtre, au mieux, c’est quelques mois de souffrances. C’est avec beaucoup de gentillesse qu’on m’offre un soutien moral et qu’on me demande aussi de signer une décharge de responsabilité. À la question ‘que puis-je faire pour toi?’, je leur demande de me prêter le topo d’escalade de Tenerife, car j’y vais dans 2 mois et je veux voir ce qu’il y a à grimper là bas. Quand je vous dis que mon mental se fortifie à coups de OUI. Je ne sais même pas si mon pied est fracturé que j’envisage déjà la reprise. La négativité n’a que très peu d’emprise sur moi et c’est peut-être pour ça que la chance me sourie (pas le contraire).
Mamaya revient avec une seule béquille sur le conseil de la pharmacienne. Autant vous dire que ça ne me sert à rien. Le camping car est à 2km de la salle et on est venu en longboard et trottinette. La scène qui suit illustre à merveille la complicité que j’ai avec Mamaya et c’est précisément pour ce genre d’aventures que je vis pleinement. J’ai un pied sur la trottinette et Mamaya essaye tant bien que mal de me faire avancer. On rie de joie tellement la scène est atypique. C’est dans la détresse que l’humanité déploie sa noblesse. Un bon samaritain en voiture propose de m’emmener au camping car, la dame de la station service nous appelle un taxi et les urgences espagnoles nous reçoivent à 22h. On ressort à 5h du matin (vive les urgences) avec des anti-douleurs et anti-inflammatoires. A priori, rien de cassé. Merci vous pouvez circuler! Le plus grand défi à présent est de remonter toute l’Espagne car Mamaya n’a jamais conduit le camping car et même si elle maitrise à merveille une voiture, elle angoisse à l’idée de piloter notre maison roulante. La douleur m’empêche d’appuyer sur l’embrayeur. Et comme je ne baisse que très rarement (voire jamais) les bras, je trouve la solution dans la position. L’Univers a été assez généreux pour épargner mon gros doigt de pied. J’arrive donc à débrayer avec mon orteil (non sans peine ni douleur) et c’est ainsi qu’on rentrera en France.
J’écris ce mail un mois plus tard, et je boitille encore. Je viens tout juste de conclure un camp sportif que j’avais organisé et je prépare un road-trip escalade en Irlande. Je ne sais pas si c’est la positivité qui a tout changé mais je suis certain que la gratitude restera toujours la meilleure attitude. Tout ça pour vous dire que peu importe ce qui vous arrive, vous aurez toujours 3 choix: 1) Vous focalisez sur ce qui va bien (en contraste avec ce qui aurait pu être pire) 2) Contrôlez ce que vous pouvez contrôler et accepter ce que vous ne pouvez pas 3) Soyez totalement et entièrement responsable de ce qui vous arrive (y’a personne à blâmer) Voila, merci de m’avoir lu et dans les prochains écrits, j’aimerai vous parler de 2 êtres chers que j’ai récemment perdu. Très belle journée à vous et puissent vos petits problèmes devenir des opportunités de grandir.
Quand le pire arrive
thank the heveans and a very special nurse.X
Merci beaucoup pour ce partage très inspirant. Prenez bien soin de vous, vous êtes précieux pour l'univers.