Voici donc le dernier chapitre que je consacre à l’Ayurveda, et laissez-moi donc commencer par la fin. OUI, je recommande l’ayurveda OUI, je vous invite à vivre votre Panchakarma OUI, ça ne peut que vous faire du bien. Et OUI, je vous donne le contact de ma doctoresse pour commander votre médecine traditionnelle (elle peut envoyer par la poste) ou organiser votre séjour en solo. Pour info, j’organise un voyage collectif l’année prochaine pour un Panchakarma suivi d’un séjour dans l’Ashram Jardungle que nous sommes entrain de créer. Contactez-moi pour plus d’infos.
J’admire cette médecine et je ne suis pas assez fasciné par elle pour lui dédier ma vie. Heureusement pour nous, y’a des personnes qui ont été touché par la grâce et qui passeront le reste de leur vie à étudier, diffuser et pratiquer. Ce n’est pas mon chemin, mais je sais pertinemment que j’irai les consulter dans cette belle balade cosmique qu’est la vie. De mon côté, j’ai adopté quelques bonnes habitudes et principes qui m’ont particulièrement touché. Des perles de sagesses que j’intègre dans mes faits et gestes. Par exemple, je crois en effet qu’une heure de sommeil avant minuit en vaut deux après minuit. Je crois qu’on dort mieux l’estomac vide et l’esprit reposé. Je crois qu'on a beaucoup à gagner à moins manger. Je crois que ce qu’on mange et comment on le mange influence notre appréciation de la vie. Je crois aussi que tout est question de choix dans la vie et qu’il est possible, en toute simplicité, de mener une vie équilibrée. L’équilibre semble être une clef existentielle! Bref, mettez des pincées d’ayurveda dans votre vie et je vous garantis que quelque chose (de positif) se passera…
Je pensais passer ma dernière semaine de Panchakarma en mode spa, les doigts de pieds en éventail à me gorger de papayes et de lait de coco. Je me disais que le plus 'bizarre' était passé et que j’allais pouvoir en profiter. J’adore me tromper! Je suis enfin ‘autorisé’ à faire des petites sorties quotidiennes, histoire de me dégourdir les jambes et de sympathiser autour d’une poignée d’humanité. Y’a le barbier qui promet de me sublimer le portrait, la bande de gamins que j’embobine avec mes petits jeux de mains malins, mon dealer de coco (les noix) qui fait péter mes chansons sur son enceinte décrépite (il suit mon compte Instagram et toi aussi tu peux), et la mamie de la pépinière à qui je demande le nom de chaque plante en pointant du doigt à défaut de pouvoir converser en sa langue natale. Ce sont des micros interactions qui ponctuent mes journées de solitude. C’est la hors saison et les touristes désertent les chaleurs moussoniques. Je suis donc le seul et unique patient à patienter. En règle générale, les curistes viennent en hiver. Le climat est beaucoup plus approprié et la chance de forger des tranches d’amitié est nettement augmentée. De mon côté, j’apprivoise ma kriptonite = l’ennui.
Je me suis promis de ne pas travailler, de ne pas me lancer dans un nouveau projet et de profiter de l’instantané pour bouquiner et méditer. Ça fait aussi parti des recommandations pour rééquilibrer mes doshas. Bon j’avoue, je triche un peu à ma façon, car je suis censé restreindre les exercices physiques et intello-métaphysiques. Le menu officiel préconise juste un peu de yoga et les mille pas. Alors, je me planque derrière mon lit pour faire des pompes et des abdos, et je me lance des danses extatiques solo quand tout le monde fait dodo. Jugez-moi si vous le souhaitez, mais je cherche le réconfort, et pour cause… Les deux derniers traitements viennent titiller les profondeurs de mon inconfort. On commence par Tharpanam, le fameux traitements des yeux. Âmes sensibles, préparez-vous! Avec une sorte de pâte à sel (faite avec une farine de haricot mungo), on te construit un boudin autour des yeux. Ça ressemble à un masque de plongée ou à des monocles en fonction du praticien. Puis, on rempli ces cratères de ghee tiède. J’ai donc les paupières qui baignent dans un liquide aqueux et on me demande de cligner des yeux 150 fois ! Quel supplice et quelle angoisse... je prends une grande respiration et j’ouvre doucement un oeil pour tester les eaux.
Coïncidence ou pas, je ressemble à un de mes héros littéraire et je me dis que je n’ai toujours pas avancé sur mon livre! C’est qui ce gars dont je vous parle? Hunter S. Thompson. Mais si tu connais, c’est l’auteur de Las Vegas Parano, avec ses grosses lunettes jaunes et ses cocktails psychédéliques. Bref, rien que de penser à lui et à la tête que j’ai, j’exulte de joie intérieure! Je suis exactement là où je veux être.
Honnêtement, ça va! C’est tiède et pas si désagréable que ça…au début. Je vois la vie en jaune (couleur du ghee) alors que la médecine recouvre mon globe oculaire. Au bout de quelques secondes, je sens que des grains de sable ou des petites pierres se sont immiscés sous ma paupière et j’ai une folle envie de me gratter l’oeil. Je ne peux rien faire si ce n’est continuer à cligner des yeux pour finir ma série. On m’explique par la suite qu’il n’y a pas de débris mais que ce sont mes petites veines qui gonflent et qui créent cette sensation. Tout est normal et ça fait parti du processus. Je dois ensuite rester les yeux fermés, dans l’obscurité pendant 30 minutes avec un tissu humide posé sur les yeux. Ce traitement dure 4 jours et je ne sais pas si c’est un effet d’optique, mais j’ai l’impression d’avoir la vue plus nette (même si j’ai déjà 10/10 à chaque oeil). Ah sacré ghee, tu m’en auras fais voir de toutes les couleurs… Allez, je garde le meilleur pour la fin. La cerise sur le gâteau! “On va terminer par 3 jours de Basti” me dit Nisha (la doctoresse qui chipote le programme). Dans ma tête (ou on estomac), j’entends, Basmati. Je lui réponds “Trop cool, j’adore”. Elle a l’air un peu surprise de ma réponse mais je ne relève pas l’incohérence. Y’a pas de ‘ma’ dans Basti. Le Basti, c’est un lavement du colon. On t’injecte jusqu’à 2 litres d’un cocktail de plantes, de sel, de tamarin, d’huile, et de ghee… Encore et toujours le fameux ghee! Il sera rentré par tous les trous ce coquin! J’ai choisi le mot ‘injecter’ judicieusement. Ce n’est pas du goutte à goutte mais un mini karsher qu’on m’envoie dans le rectum. Je suis censé de décontracter mais je sens rapidement que mon colon arrive a capacité. Il retire la poire et malgré ma meilleure volonté pour fermer mes sphincters, je recrache un jet de mon anus, comme un gars trop bourré qui se retient en vain de vomir.
Je suis le seul à être gêné. Il masse un peu mes intestins et me donne le feu vert pour courir aux toilettes. Inutile de vous décrire la scène qui suit, et je laisse votre imaginaire faire le reste. Sachez juste que ce précieux liquide vient gratter mes entrailles en profondeurs et débusquer les squatteurs (toutes les cochonneries qui se sont accumulées dans les replis de mes intestins. Bon ok, c’est pas cool pour les squatteurs et chacun mérite un lieu paisible pour vivre, mais parfois, le grand ménage est nécessaire.
Plié en deux sur le trône, je me fais la réflexion suivante: J’ai remarqué que le plafond était couvert d’éclaboussures bizarres. Je me demandais ce qui avait pu se passer (ça me fait pensé à une bouteille de Kombucha qui aurait explosé) et à présent, je commence à penser que d’autres n’auraient pas réussi ‘aussi bien que moi’ à maitriser leurs sphincters. Bref, j’essaye de me rassurer comme je peux… Le premier jour de ce traitement, c’était plutôt cool. Le second fut un véritable calvaire! J’ai eu des crampes intestinales toute la journée et je faisais des aller-retours incessants aux toilettes sans vraiment rien expulser. Un peu comme une infection urinaire où t’as toujours l’impression de devoir pisser, mais que rien ne sort. Je n’en ai chié que métaphoriquement. La médecine fait son travail et ce n’est pas toujours une partie de plaisir. J'ai d'ailleurs une petite anecdote rigolote à ce sujet. Pendant ma crise de crampes, j'échangeais des textos avec ma chérie et ma doctoresse. J'ai failli mourir de rire quand j'ai envoyé le bon texto à la mauvaise personne. J'ai envoyé: "I wish you were next to me in bed to rub my belly" (j'aimerais que tu sois là, à mes côtés dans le lit, pour me caresser le bidon.) Bref, ça m'a fait rire d'imaginer la tête de Nisha en recevant le texto... Dernier jour de cure et je me sens léger comme une plume, excité de partir à l’aventure et de reprendre la route. Je reçois un kit de pilules aux plantes pour m’accompagner pendant le mois qui suit, on se remercie, se salue et hasta la pasta pour la suite! Je repars comme un jouet neuf.
Pour le mois qui me reste en Inde, je pensais chopper un vieux vélo comme avant, et tracer la route sans direction. Ce n’est pas une bonne idée. Le Panchakarma va agir sur moi pendant le mois qui suit et il est fortement recommandé de poursuivre mon repos, de ne pas voyager, de faire attention à mon alimentation et mettre mon esprit au calme. Le risque est de déséquilibrer mes doshas et d’aggraver encore plus mon état psychique. Malheureusement, tout le monde n’a pas autant de temps libre et la plupart des patients reprennent directement l’avion et le train train quotidien. Donc, un petit conseil, si tu décides un jour de vivre ton Panchakarma, fais en sorte de prolonger ton séjour de quelques semaines avant de rentrer chez toi. Histoire d’intégrer la médecine en profondeur. Je connais des lieux et des personnes parfaites pour te recevoir juste après. Idéalement, le panchakarma se vit une fois par an, comme une cure (de printemps ou d’automne), alors je prévois déjà mon retour et cette fois, je programme un voyage collectif pour vivre cette fabuleuse expérience à plusieurs…et se soutenir! Je vous emmènerai ensuite dans le Jardungle / centre de yoga que nous sommes entrain de créer.
Il y autant de cliniques ayurvédiques dans le Kerala que de boulangeries en France et une petite recherche internet vous suffira à trouver votre lieu. Y’a des endroits magnifiques, des programmes de luxe, de vrais hôpitaux ayurvédiques, des attrappes-touristes et des petits centres ruraux et familiaux. Personnellement, c’est ce que j’ai choisi. Un petit centre qui ne paye pas de mine (quoiqu’ils sont entrain de construire une piscine), avec un accueil très chaleureux. Je vous donne donc le contact de Nisha (ma doctoresse), ainsi que la page web de leur ashram, et je vous laisse choisir par vous-même. Si vous venez de ma part, faites-lui savoir, vous serez sûrement reçu avec encore plus d’amour. Vous pouvez aussi prendre contact avec elle (English only) pour commander des traitements et compléments. Elle envoie par la poste. Dr. Nisha: +918075749619 Et si vous souhaitez approfondir vos connaissances, et vivre une cure en France, je vous renvoie à mes deux nouvelles copines, Julie et Mathilde, qui dédient leur vie à l’ayurveda. Elles sont notamment repris le Podcast #1 en la matière. Pour conclure, je suis vraiment heureux de m’être offert cette bulle de soin et je sais que ma réalité est directement impactée par ma santé physique, donc le meilleur reste à venir. Dans la suite des aventures, je vous raconterai ce qui s’est passé à Varkala. C’est le lieu où j’ai laissé mon vélo y’a 20 ans en arrière, après avoir traversé l’Inde à vélo au coeur du peuple! Merci de m’avoir lu et restons connectées Love love love Kevin
It was an awesome read! Good luck with whatever comes next and waiting to hear again. If you are in India right now let me know, would like to connect for a small meal.