Je vous disais qu’on a encore une fois “laissé l’Univers choisir pour nous” et je voudrais vous expliquer comment et pourquoi je vais passer le mois d’avril dans une clinique ayurvédique en Inde. On avait pourtant l’embarras du choix et l’Inde n’était pas du tout dans mon horizon. Mais bon, toutes les destinations mènent quelque part et puisque chaque projet faisait vibrer nos cellules, on a décidé de ne pas choisir. Face à deux opportunités, on trouve beaucoup de satisfaction à faire un choix. Mais face à une ribambelle d’alternatives, c’est la frustration qui prend le dessus. Trop de choix tue le choix. Notre cerveau s’épuise face aux trentaines de pâtes que nous propose les rayons des supermarchés. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont stratégiquement placé des friandises réconfortantes en bout d’allée. Car après un tel effort cognitif, le mental demande une récompense rapide.
Faire des choix faciles nous conforte. Faire des choix difficiles nous fait grandir. Je ne perds pas de temps à trop réfléchir. Je suis un gars de l’action immédiate. Je dégaine mes OUI plus vite qu’un lonesome cowboy. On me dit souvent que j’agis trop vite, que je ne réfléchis pas assez, que je suis trop impulsif, dispersé… J’ai récemment retrouvé un bulletin trimestriel du lycée dans lequel mes professeurs ont labouré le champ lexical pour décrire mon trouble de l’attention. Et bien, tant mieux pour moi je dirai! C’est justement cette faculté qui me fait vivre de folles aventures. Je dis OUI sans trop réfléchir. Car pour moi, la reflexion ne sert pas trop à faire des choix - je l’utilise pour en tirer des leçons, et me sortir de situations rocambolesques, pas pour éviter de faire des erreurs.
Je suis plus un mec qui aime être surpris. Alors, je m’en remets souvent à l’Univers. Je demande des signes que je choppe au vol sans trop les analyser. Car un signe est un signe, même s’il semble me mener dans des endroits biscornus. Je me refuse la prétention de contredire la voie divine. On était donc arrivé à un carrefour important de notre périple et on pressentait que l’automne allait nous faire faux bon. Il avait fait trop chaud pour que ça dure. Soit on partait en direction du sud pour suivre les douceurs hivernales, soit on affrontait les pays nordiques histoire de flirter avec l’hypothermie.
On a brulé nos bougies, allumé nos encens et fait notre requête à l’Univers. Le lendemain, Lucile me demande de passer une annonce dans mon réseau pour louer sa maison en terre-paille. Elle part 3 mois en Inde se former en Ayurvéda et un locataire lui permettrait de financer son voyage. Elle ajoute quelques mots magiques comme ‘salle d’escalade à 2 minutes’, ‘centre équestre à 5 minutes’ et ‘médiathèque bien fournie dans le village’. Y’a même un four, la mer à 45 minutes et l’hiver y est ‘très doux’ (marketing quand tu nous tiens!)! On voulait un signe, nous voici plus que servi! Je vois les yeux de Gina et Mylee qui s’écarquillent et elles se projètent déjà au prêt du poêle à faire des puzzles, des gâteaux tout chaud et surtout, transformer notre petit cocon en bulle de Noël. (Pour info, elles commencent le décompte de Noël à partir de la mi-juillet!) De mon côté, je me dis que si on a un pied à terre, je vais pouvoir faire une mission Jardungle à Madagascar, un road-trip escalade à Chypre et je me promets d’avancer dans la rédaction de mon prochain livre! En bonus, l’idée de sponsoriser le rêve de quelqu’un nous met en joie. C’est donc un grand OUI qu’on lui et se dit!
Les réponses arrivent très vite quand on laisse la vie nous mener où elle veut. Et BAM! 3 jours plus tard, mon ménisque lâche et je vois tous mes projets s’envoler sans moi. La Bretagne tombe à pic pour une convalescence non-programmée. L’hôpital est à 10 minutes et le kiné se trouve dans le village. Et comme il ne fait que pleuvoir, je ne peux même pas empirer ma situation à crapahuter dans le jardin. J’ai l’impression que la vie a choisi pour moi - statique tu resteras! Bon, entre nous, j’ai quand même douté un instant. J’ai voulu ne pas être d’accord avec l’Univers. Je me suis dit que si j’avais choisi une autre destination, rien de tout cela ne serait arrivé…mais je me rassure en disant que si je m’étais blessé ailleurs, j’aurai drôlement galéré. Peut-être bien que ma blessure m’a évité une chute mortelle…
Bref, je n’ai pas besoin de savoir, j’ai confiance et je me résous à accepter. C’est plus poétique comme ça. Mais alors, comment l’Inde a t’elle commençé en Bretagne? Je vous ai dit que la copine partait se former en Ayurveda. C’est une médecine que je connais de loin même si j’ai souvent fréquenté des praticiens. Et puis, je rencontre une dénommée Patricia, une formidable nana qui a dépassé les 70 ans et qui garde une vibrance inspirante. Quand je lui demande de partager son secret santé, elle me dit qu’elle fait une cure ayurvédique chaque année, et qu’elle est sur le point de repartir pour un mois. C’est ce qu’on appelle le Panchakarma, ou le PK pour les intimes. Des malades du monde entier s’en remettent à l’Inde pour guérir. Je vois ça comme un rituel de purification - on évacue les toxines et on vous réaligne avec vos doshas. En gros, tu fais table rase avec ton corps et ton esprit. Je me suis donc offert un mois. Grosse sortie de zone de confort pour un type qui est toujours du côté de l’organisation. Cette fois, c’est moi le client, c’est moi qui reçoit! J’ai un soin quotidien, un tas de médecines aux plantes et entre le yoga et la méditation, je devrais facilement retrouver la raison.
Depuis mon OUI, je baigne dans l’Univers de l’ayurveda. Je n’y connais toujours rien, mais je rencontre des experts en la matière à tous coins de rue. Je vois des affiches, je reçois des mails, et l’espoir de voir un changement dans mon corps m’obsède un peu. Bon, j’y vais sans trop d’attente et je vais me laisser porter. Et puis après ma cure, je suis libre comme l’air pendant un second mois. J’hésite à reprendre un vélo comme j’avais fait il y a presque 20 ans et pédaler à contre sens cette fois. J’étais parti de Mumbai (Bombay) pour rejoindre la pointe extrême sud, et cette fois, je ferai bien le contraire. J’ai des familles à retrouver, et des aventures à accumuler. Et cette fois, c’es moi qui vais donner! Je décolle le 3 avril et je ferai le nécéssaire pour vous embarquer à mes côtés. Alors, restons connectées et voyons si l’Univers souhaite que nos routes se croisent. Je mettrai des images sur mon compte Instagram. Namaste Kevin
Incroyable cet enchaînement !!
Contente que tu prennes soin de toi 🩷🦵
always interesting and colorful what you write..