Je suis au sommet du volcan, plié de douleur, le bout des doigts complètement gelés et je lutte pour ne pas vomir dans les effluves d’oeufs pourris que j’avale à mon insu. On dirait que le vent cherche à nous faire dégringoler du sommet tellement il souffle fort. Je souffre ma race et pourtant, je suis empli de gratitude d’être là où je suis. Je ne voudrais être nulle part d’autre qu’ici et maintenant. Le soleil jailli de derrière l’océan, au dessus d'une mer de nuages, dans une débandade de couleurs à couper le souffle. Bon, c’est un peu normal de manquer d’air à 3745m d'altitude, et après 6h d’ascension en pleine nuit, mais le paysage lunaire est vraiment spectaculaire.
Je suis arrivé à Tenerife en short et claquette et je n’étais pas du tout préparé à grimper le Teide = le volcan qui veille sur cette île de bonheur. Quand tu vis dans l’Abondance, toutes les bonnes réponses arrivent à toi. La veille au soir, on m’a prêté des chaussettes, des gants, des vêtements thermiques, une écharpe, des bâtons de marches, une cagoule, un bonnet, une doudoune polaire, un Thermos, bref, le parfait attirail pour affronter les hauteurs. Je suis toujours émerveillé quand l’humanité se serre les aisselles pour soutenir les rêves individuels. Ensemble, on a tout! Il m’a donc fallu 5 personnes pour m’équiper de la tête aux pieds. Je suis un défilé de mode international. Merci la vie! Merci les amis! Et comme l’Abondance est une danse collective, autant inviter autant de personnes que possible. On est donc parti à 4 compagnons d’ascension. Départ de l’auberge à minuit. 1h30 de route plus tard, nous voici aux pieds du volcan - enfin, plutôt au cou car on ne commence pas depuis l’océan. La lune est pleine et illumine le sentier à emprunter. Un pas devant l’autre, et c’est parti pour l’aventure. Et ça grimpe, ça grimpe, ça grimpe. Il y a de la neige glacée, des roches colorées et on aperçoit en contre bas, les lumières des villes côtières. Le froid pique les doigts, l’oxygène se raréfie, et la sueur coule le long du dos. 4h plus tard, on s’offre une pause dans le cagibi d’un refuge fermé. 4m carré où s’entasse les rares grimpeurs qui font l’ascension de nuit sans permis. Car Oui, pour grimper au sommet, il faut des papiers, et surtout une organisation planifiée. Ça se réserve 3 mois à l’avance, et comme je n’arrive pas à programmer mon futur, ni même ma semaine à venir, on a préféré opter pour l’instantané. Il existe toujours des plans B! Petite pause café froid dans un Thermos qui n’a pas su résister au froid, et j’essaye tant bien que mal de sauver mes doigts avec une technique de trappeur canadien.
C’est une longue histoire à vous conter ici, mais il y a de cela bien longtemps, un pote canadien m’avait emmené camper dans ses contrées retirées. J’étais comme d’habitude sous-équipé et j’ai failli y perdre le bout de mes doigts. L’hypothermie n’est pas mon amie car je m’auto-proclame homme des Caraïbes et de la chaleur insulaire. J’ai appris ce soir là que l’entre-jambes était encore plus chaud que les dessous de bras. Et comme mon corps peinait à se réchauffer, ce ne sont pas mes boules que je tenais…
Entre perdre mes phalanges et m’agripper à l’intimité de mon pote bien monté, j’ai tout de suite su ce que je préférai. Et oui, parfois j’écoute plus mon corps que mon coeur… Bref, ce matin là, je me suis souvenu de cette technique de survie, et heureusement que mon corps m’a suffit. Sinon, c’est sans aucun soucis de philosophie que j’aurai choppé les premières testicules de ce vestibule.
C’est dans cette dernière heure de marche que le volcan nous a le plus secoué. La pente se raidit, l’oxygène se raréfie, et le vent fait du zèle pour qu’on déploie nos ailes. Je vois la pointe à 100m et chaque pas s’intensifie. Je retiens tout mon vomi et souffre tellement du bout des doigts que je n’arrive plus à articuler ma pensée. J’ai l’impression qu’un étau se resserre sur mes ongles. Encore quelques mètres et j’y suis! On prend la photo souvenir avec ce merveilleux soleil levant. Parfait timing! La synchronicité sera toujours à nos côtés!
Ascension du Teide, check! Sauf qu’il nous faut redescendre en trombe car nous devons rendre la voiture de location dans moins de 3h - descente du volcan + 1h de trajet inclus. On se met donc au défis de redescendre en courant! 3, 2,1 c’est parti mon kiki! On dévale à toute allure, en rebondissant exclusivement sur les plus gros cailloux. Je rigole à croiser la tête des gens qui peinent à monter et nous voient dévaler à contre sens. Je me retiens de leur faire la blague du volcan en éruption.
Je ne sais pas si c’est une nouvelle tradition, mais la dernière fois que j’ai monté un volcan, c’était au Guatemala et je suis redescendu comme ça! Après quelques frayeurs et une chute presque fatale pour l’un d’entre-nous, on arrive presque entier sur le parking. 1h plus tard, on rend les clefs de la voiture de location et à 11h11, l’appel d’une bière bien fraiche se fait plus pressante qu’un café serré! Et une aventure de plus dans cette vie qui semble toujours trop courte pour ralentir!
Je suis à présent sur le toit d’une petite maison au Maroc, face aux vagues et après avoir terminé ce texte et mon 3ème café, j’irai surfer! La balade cosmique continue et dans moins d’un mois, je retrouve une petite bande d’entre-vous pour une Symbiose en merveilleuse compagnie. J'ai eu un désistement pour faute de passeport, donc y'a 1 dernière place sur ce lien. Je te répète le mot de la fin = ENSEMBLE, ON A TOUT! Merci de m’avoir lu Love love love Baba Bear En parlant d'Abondance, j'ai crée une formation en ligne qui a t'aide à fludifier l'argent et tout ce dont tu manques dans ta vie. Et elle est au prix rikiki de 21€ à présent. Clique ici