Mes pieds ont foulé des pavés Posés par des ouvriers enfumés Mes yeux ont léché des façades Peintes par des poètes en balade Mon nez a humé à pleins poumons Des plats parfumés servis aux gloutons Mon esprit s’est envolé dans des cafés bondés Pour vagabonder sur mes rimes fécondées Une escapade dans les entrailles de Prague Un cheminement existentiel en zigzag Une pensée poétique qui divague J’ai fait un voyage en spirale dans les terres tchèques, et alors que je devais m’embarquer pour un tourbillon de bonheur en Roumanie, me voici dans un village gersois à tapoter ces mots. Mais avant de vous expliquer les raisons pratiques de ce bouleversement de plan, je voudrais vous embarquer à mes côtés pour une courte immersion en Czechia.
NB: Lui, c'est Adam Ondra, un des meilleurs grimpeurs au monde (du 9c!!!)! et il est Czech! Bref, la République tchèque était sur ma liste de pays à visiter, mais à vrai dire, quel pays n’est pas sur cette liste. Tout est question de priorité, et bien souvent d’opportunité. Aux dernières nouvelles j’étais en Road Trip aux USA et, n’ayant jamais obtenu ma nationalité américaine (que je mérite pourtant), je rentre dans les cases d’un touriste en vadrouille à qui l’on octroie 90 jours pour convertir ses euros en dollars. C’est à mon arrivée que la gentille dame de la douane me dit que mon vol de retour dépasse d’un jour ma date de sortie. On avait pourtant bien fait et refait les maths, arpenté le calendrier et compté les cases pour m’assurer une sortie de dernière minute. Mais un jour de trop peut me coûter cher. Je peux perdre le droit de revenir voir ma famille, et d’aller visiter les plus beaux parcs nationaux.
Autant je me permets des familiarités avec certains douaniers, mais avec les américains, je joue moins au malin. J’appelle Air France pour voir si on peut s’arranger. “Bien sûr que oui monsieur, on peut décaler votre billet pour une petite différence de 600€”. Hummmmm, laissez-moi réfléchir un instant. Ok non merci! Je me débrouillerai autrement. En temps normal, je pourrais rebondir dans n’importe quelle réalité. Y’a pleins d’îles tropicales aux alentours, et le Mexique n’est qu’à un petit saut de goéland de la Floride. S’il me suffit juste de sortir du pays à temps, ce n’est qu’un jeu enfant. Le truc c’est que je dois rentrer en France pour un RDV à l’ambassade américaine de Paris et obtenir un visa d’un an. C’est un RDV qui se prend 2 ans à l’avance et inutile de vous dire qu’on ne peut pas s’arranger entre amis. Je fouille la sphère internet en quête de solution et je tombe sur un vol bizarre. Pour 180$, un avion me mène de Miami à Prague. C’est du jamais vu et je saute sur l’occasion en me demandant quand même si l'arrivée ne se fait pas en parachute. Je me dis que y’a forcément des contraintes ou un vice caché. Est-ce bien un vol avec deux ailes et une piste d’atterrissage? C’est un vol avec des prix cachés, ou non inclus! Un vol nu. Pas de service, pas de nourriture, pas de cacahuètes. Le bagage coûte aussi cher que le billet sauf si je voyage ultra léger - presqu’à poil. Raison de plus pour explorer ma minimalité. Je relève le défis et me voici parti avec un ordi, un seul bouquin (une prouesse chez moi), une boîte d’encens, un carnet d’écriture et de quoi m’habiller pour 3 jours.
C'est 'occasion de voyager différemment et de tenter un nouveau format. Je loue un break à l’aéroport que je compte bien transformer en super tiny house pour la durée de mon expédition. Quand tout va bien, un break se convertit en lit de fortune mais cas exceptionnel, les banquettes arrières ne s’allongent pas entièrement et je me retrouve donc à dormir les pieds en l’air. Ça me changera car habituellement, je passe mon temps la tête en l’air. Voici donc ma petite maison aménagée dans laquelle je vais me les cailler presque tous les soirs, mais faire une belle spirale dans tout le pays. Je passe 2 jours à Prague et pour un gars qui fuit les villes, je la trouve plutôt attirante. J'use mes semelles sur ses pavés, déniche les détails dans ses failles et slalome dans la masse de touristes qui grouillent un peu partout. Y’a des zones concentrées que j’arpente en solo grâce à mes habitudes de lève-tôt et les lieux excentrés dans lesquels je vais méditer avec mon ukulélé. J’ai fréquenté les cafés où les influenceurs de la pensée s’essayaient jadis à philosopher, j’y ai gratté des pages dans mon carnet en espérant être gracié par les fées de l’inspiration. On dira que le café était aussi rond que mon inspiration. J’aurai quelques perles à vous partager prochainement.
Je suis monté sur la colline pour la vue d’oiseau, traversé chaque pont en faisant des bons, et j’ai trainé devant les fontaines pour m’imprégner de la vague humaine. J’ai vu des mariées qui se faisaient photographier et des fiancées qui enterraient leur vie de jeunot au bistrot. Je n’ai pas été surpris de voir des Pubs Irlandais bondés dans une ville où la bière coule à flot plus que l'eau. J’ai marché jusqu’à en épuiser mes mollets et c’est sous des arbres centenaires que je venais me ressourcer. C’est vraiment beau Prague et même si j’aurai pu flâner encore longtemps, l’appel de l’exploration nourri toujours mon excitation. J’ai fait un séjour en roue libre dans le pays, et c’est un voyage mémorable que j’ajoute comme une perle sur mon collier.
Je vous raconte la suite dans le prochain épisode. Il y aura des églises ornementées de crânes d’humains, des villages surréalistes, un passage à poil au sauna, un saut dans le monde de Narnia et une partie de flipper avec un autre moi. Reste connecté, pense à t’abonner et je te retrouve un jour dans un bouquin papier. En attendant, tu peux écouter et voir le genre de réflexion que j’ai au bord des fontaines publiques CLIQUE ICI POUR LA VIDEO Love love love Kevin Ps: J’organise une nouvelle semaine de Kalam Kalam avec un petit programme d’écriture en bonus. Découvre-le ici. Ça commence lundi 23 septembre.
Bon trip Kevin !